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Les vaccins à ARN messager

L’utilisation d’ARN messager (ARNm) au niveau clinique fait l’objet de nombreuses recherches depuis plus de 20 ans, notamment pour le développement de vaccins contre le cancer ou contre différents virus tels que la rage, Ebola ou Zika. Ce domaine de recherche était donc déjà à un stade avancé au moment de l’apparition de la COVID-19. L’autorisation de mise sur le marché de deux vaccins à ARNm contre la COVID-19 et le développement d’autres candidats vaccins devrait nous permettre de nous protéger contre le virus si suffisamment de personnes font le choix de la vaccination.

 

La COVID-19, c’est quoi ?

Les coronavirus sont une famille de virus à l’origine de différentes pathologies, l’exemple le plus récent étant la COVID-19. Ces virus tiennent leur nom de leur forme, la distribution des protéines à leur surface faisant penser à une sorte de couronne (du latin “corona”, couronne). Ces protéines permettent au virus de s’attacher sur nos cellules présentes au niveau des yeux, de la bouche, du nez ou de la gorge et de commencer à s’y répliquer immédiatement.

La COVID-19 est une maladie infectieuse causée par une souche de coronavirus découverte en 2019 et appelée SARS-CoV-2. Cette maladie se propage majoritairement par des aérosols respiratoires émis par une personne infectée. Le SARS-CoV-2 est à l’origine d’une diversité de symptômes des plus bénins aux plus sévères, incluant fièvre, toux, fatigue et difficultés respiratoires.

La propagation de la COVID-19 est considérée comme une pandémie du fait du grand nombre de personnes touchées dans de multiples pays. Une épidémie est au contraire limitée à un territoire géographique restreint.

 

L’ARNm et son utilisation dans les vaccins

Les ARN messagers, ou ARNm, sont des molécules biologiques qui contiennent des instructions génétiques utilisées par les cellules pour fabriquer des protéines nécessaires au fonctionnement normal de notre organisme. Contrairement aux vaccins traditionnels, les vaccins à ARNm n’utilisent pas un virus atténué ou inactivé. Ils délivrent des molécules d’ARN synthétiques dans les cellules afin de leur faire produire des antigènes.

Un antigène est une protéine étrangère que le système immunitaire reconnaît comme ne faisant pas partie de notre organisme, par exemple la protéine de surface d’un virus. Dans le cas des vaccins à ARNm contre la COVID-19, les cellules vont uniquement fabriquer la protéine « spike » du SARS-CoV-2, ce qui suffit à activer le système immunitaire. Les cellules ne reçoivent pas suffisamment d’instructions pour fabriquer un virus complet. Le vaccin ne peut donc pas provoquer la COVID-19.

 

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La protéine « spike » produite par les cellules est utilisée comme antigène pour activer le système immunitaire et produire des anticorps protecteurs spécifiques qui vont neutraliser le virus – dans ce cas les anticorps nécessaires pour combattre la COVID-19.  En conséquence, chez une personne qui serait exposée par la suite à la COVID-19, son système immunitaire sera déjà entraîné pour détecter les antigènes du virus et produire des anticorps pour les attaquer. Le système immunitaire d’une personne vaccinée se défendra mieux contre l’infection et cela permettra de diminuer de façon importante la sévérité de cette infection.

Combien de doses de vaccin à ARNm sont nécessaires ?

Les deux vaccins à ARNm contre la COVID-19 qui ont reçu une autorisation de mise sur le marché en Europe nécessitent deux doses espacées de trois à six semaines pour être efficaces. Avec ces vaccins, si l’organisme ne rencontre l’antigène qu’une seule fois, il n’est pas certain que la protection dure dans le temps. Le fait de rencontrer l’antigène une deuxième fois dans une période courte stimule une production abondante d’anticorps protecteurs, ce qui protège les personnes le plus longtemps possible.

Comme de nombreux vaccins contre d’autres maladies, les personnes devront peut-être être vaccinées une nouvelle fois contre la COVID-19 dans le futur. La fréquence dépendra d’une diversité de facteurs, parmi lesquels la proportion de la population ayant reçu le vaccin et le temps de rétention des anticorps dans l’organisme. Les chercheurs essayent toujours de déterminer combien de temps ces vaccins à ARNm confèreront une protection efficace.

 

Comment un vaccin aide à générer une immunité collective ?

Depuis plusieurs décennies, les vaccins ont permis de prévenir un grand nombre de maladies. Cela a permis de sauver d’innombrables vies et a largement réduit, voire éliminé, plusieurs maladies infectieuses dans le monde. Le développement de vaccins est l’une des plus grandes réussites du siècle dernier. La seule façon de générer une protection suffisante dans nos communautés est qu’une majorité de personnes reçoivent le vaccin.

Il est important de noter que la vaccination et l’immunité collective ne sont pas deux approches exclusives pour combattre une pandémie. L’immunité collective est atteinte quand une large portion d’une communauté est immunisée contre une maladie, ce qui rend improbable la transmission d’une maladie d’une personne à une autre. Les vaccins sont utilisés pour aider les populations à atteindre l’immunité collective plus rapidement.

Comment un vaccin aide à générer une immunité collective ?

Depuis plusieurs décennies, les vaccins ont permis de prévenir un grand nombre de maladies. Cela a permis de sauver d’innombrables vies et a largement réduit, voire éliminé, plusieurs maladies infectieuses dans le monde. Le développement de vaccins est l’une des plus grandes réussites du siècle dernier. La seule façon de générer une protection suffisante dans nos communautés est qu’une majorité de personnes reçoivent le vaccin.

Il est important de noter que la vaccination et l’immunité collective ne sont pas deux approches exclusives pour combattre une pandémie. L’immunité collective est atteinte quand une large portion d’une communauté est immunisée contre une maladie, ce qui rend improbable la transmission d’une maladie d’une personne à une autre. Les vaccins sont utilisés pour aider les populations à atteindre l’immunité collective plus rapidement.

Dois-je me faire vacciner si j’ai déjà eu la COVID-19 ?

Oui. Le Centre Européen de Prévention et de Contrôle des Maladies (ECDC) recommande de se faire vacciner si vous avez déjà eu la COVID-19 parce que vous pouvez être infecté plus d’une fois. Vous pouvez avoir des anticorps à durée de vie courte après avoir guéri de la COVID-19 mais nous ne savons pas pour combien de temps cette protection sera efficace. De plus, les études cliniques n’ont pas mis en évidence de problème lorsqu’un participant ayant déjà contracté la COVID-19 a ensuite été vacciné.

 
Y a-t-il certaines personnes qui ne doivent pas se faire vacciner ?

Très peu, mais certains individus avec un historique de réactions allergiques sévères (chocs anaphylactiques) vis-à-vis des constituants des vaccins contre la COVID-19 ne doivent pas se faire vacciner. Consultez aussi votre médecin si :

  • Vous êtes immunodéprimé, c’est-à-dire que vous avez un déficit immunitaire connu

  • Vous êtes enceinte ou allaitante

  • Vous avez un historique de réactions allergiques sévères (anaphylaxie) à un autre vaccin ou un autre traitement injectable

  • Vous participez actuellement à une étude clinique de thérapie génique

Le vaccin n’est pas administré pour le moment aux enfants de moins de 16 ans. En fonction des données obtenues dans des études cliniques chez l’enfant, il sera peut-être étendu à ces populations dans un second temps.

 

Si j’ai une maladie rare, le vaccin pourrait-il affecter mon éligibilité à des thérapies géniques dans le futur ?

Si vous êtes immunodéprimé, parlez-en à votre médecin, il vous aidera à décider s’il faut vous faire vacciner. Dans tous les cas, il n’y a pas de virus ou de vecteur viral dans les vaccins à ARNm, la vaccination ne vous empêchera donc en aucun cas de bénéficier d’une thérapie génique dans le futur pour votre maladie rare.

 

Si je participe actuellement à une étude clinique de thérapie génique, puis-je me faire vacciner ?

Consultez votre médecin ou le responsable de l’étude avant de vous faire vacciner.

 

Le vaccin m’empêchera-t-il de transmettre le virus aux autres ?

Bien que les données issues des études cliniques montrent que les vaccins à ARNm sont très efficaces pour prévenir les symptômes de la COVID-19, de nouvelles données sont actuellement collectées pour déterminer avec quelle efficacité le vaccin prévient aussi les infections asymptomatiques. Des recherches sont en cours pour déterminer si une personne vaccinée serait toujours capable de transmettre de façon asymptomatique la COVID-19 à une personne non vaccinée. C’est pourquoi il est important qu’une majorité de la population soit vaccinée.

Comment expliquer que les vaccins à ARNm aient été produits et testés si rapidement ? 

Les vaccins à ARNm contre la COVID-19 ont été développés à une vitesse record, mais cela ne veut pas dire qu’ils n’ont pas été testés selon les mêmes standards de sécurité et d’efficacité que les autres médicaments. Avant d’être distribué de façon large, chaque vaccin doit d’abord être évalué dans le cadre d’études cliniques puis contrôlé et autorisé par une agence qui contrôle l’innocuité et l’efficacité des produits médicaux. En Europe, ceci est sous la responsabilité de l’Agence Européenne des Médicaments (EMA).

 

Débuter une étude clinique pour n’importe quelle intervention médicale nécessite une équipe de recherche, un financement et des ressources adéquats et suffisamment de patients et de données pour planifier l’étude de façon appropriée. Il s’agit d’une tâche difficile, ce qui explique pourquoi la recherche et le développement sont souvent si longs. La COVID-19 ayant eu un impact considérable au niveau mondial, des financements ont été rapidement redirigés pour réduire certaines difficultés. L’objectif est de traiter cette maladie dès que possible et, avec l’augmentation des cas d’infection en 2020, les chercheurs ont pu accumuler des quantités de données importantes et recruter de nombreux volontaires pour les études cliniques. De plus, du fait des circonstances exceptionnelles de la pandémie, un processus particulier a été mis en place pour évaluer les médicaments destinés à prévenir ou à traiter la COVID-19.

Ce processus est un outil réglementaire que l’EMA utilise pour accélérer des traitements prometteurs dans le cas d’urgences sanitaires. En temps normal, toutes les données sur l’efficacité, la sécurité et la qualité d’un traitement ou d’un vaccin et tous les documents requis doivent être prêts dès le début de l’évaluation du dossier d’autorisation de mise sur le marché. Dans le cadre de ce processus accéléré, le Comité des Médicaments à Usage Humain (CHMP) de l’EMA évalue les données d’études en cours dès qu’elles sont disponibles. Une fois que le CHMP considère que suffisamment de données sont disponibles, l’entreprise peut soumettre une demande formelle. En évaluant les données dès qu’elles sont disponibles, le CHMP peut prendre une décision plus rapide sur l’autorisation du produit.

Dans le cadre de ce processus accéléré, et pendant toute la durée de la pandémie, l’EMA et ses comités scientifiques sont soutenus par un groupe de travail sur la COVID-19 (COVID-ETF). Ce groupe rassemble des experts issus d’un réseau qui conseille le développement, l’autorisation et le suivi de la sécurité des traitements et des vaccins contre la COVID-19, ce qui facilite une action régulatrice rapide et coordonnée.

 

Quelle est l’efficacité des vaccins à ARNm ?

En se basant sur les études cliniques, les chercheurs et les experts en santé ont jugé les résultats très positifs. Les vaccins à ARNm ont montré chez l’adulte une réduction de plus de 90% du risque de contracter la COVID-19.

L’étude sur le vaccin de Pfizer et BioNTech a regroupé plus de 43 000 participants et a montré une efficacité de 95% à réduire le risque de contracter la COVID-19, avec seulement huit cas dans le groupe vacciné contre 162 chez les non-vaccinés. 42% des

participants étaient issus de groupes ethniques minoritaires. L’étude incluait aussi 41% de participants du groupe à plus haut risque des 56-85 ans.

L’étude de Moderna a inclus plus de 30 000 participants aux Etats-Unis et a été efficace à 94,5% pour réduire le risque de contracter la COVID-19, avec seulement cinq cas dans le groupe vacciné contre 90 chez les non vaccinés. 37% des participants étaient issus de groupes ethniques minoritaires. Presque de 25% des participants étaient âgés de plus de 65 ans et un peu plus de 15% présentaient une pathologie à haut risque telle que le diabète ou une maladie cardiaque. 

 

Pourquoi le vaccin doit-il être conservé au froid ?

Un élément critique de la production des vaccins à ARNm concerne leur stockage. Comme de nombreux vaccins existants, les vaccins à ARNm de Pfizer/BioNTech et de Moderna contre la COVID-19 doivent être conservés au froid avant utilisation. Cependant, ces deux vaccins nécessitent un stockage à plus basse température que la plupart des vaccins existants afin d’éviter la dégradation des molécules d’ARNm.

Le vaccin Pfizer/BioNTech doit être transporté et stocké à -70°C alors que le vaccin Moderna est conservé à -20ºC. Les deux vaccins peuvent ensuite être décongelés juste avant administration. La gestion du transport et du stockage est donc extrêmement importante pour l’utilisation des vaccins à ARNm, en particulier pour les pays dans lesquels il n’existe pas d’infrastructures de stockage à très basse température.

 

Existe-t-il des effets secondaires liés aux vaccins contre la COVID-19 ?

Les effets indésirables regroupent tous les problèmes médicaux, des plus bénins aux plus graves, qui apparaissent après la vaccination, qu’ils soient provoqués par le vaccin ou non. Comme toute intervention médicale, les vaccins peuvent provoquer des effets secondaires qui sont décrits dans les études cliniques. Cela est souvent dû au fait que notre système immunitaire fasse son travail. Les symptômes légers ne dureront pas plus de quelques jours.

Dans ces études cliniques, les vaccins à ARNm n’ont pas provoqué d’effets indésirables graves. Des cas rares de réactions allergiques ou de gonflement du visage chez des participants ayant précédemment reçu des injections de botox ont été rapportés ; tous ces cas ont été traités de façon efficace. Les structures qui administrent des vaccins doivent à présent avoir à leur disposition des traitements médicaux adaptés à la prise en charge des réactions allergiques graves.

Les études cliniques sur le vaccin Pfizer / BioNTech n’ont pas recensé de problème grave, avec moins de 4% des participants souffrant de fatigue ou de maux de tête.

Moderna a annoncé que moins de 10% des participants ayant reçu le vaccin avaient rapportés des sensations de fatigue, des maux de têtes, des courbatures et des douleurs musculaires de courte durée. Même si cela est hautement improbable, si vous présentez un quelconque symptôme qui génère une inquiétude après avoir été vacciné, contactez votre médecin.

 

En quoi consistent les études cliniques ?

Les études cliniques sont un processus nécessaire de la recherche qui évaluent comment une intervention médicale affecte l’organisme. Les études cliniques durent normalement plusieurs années et sont divisées en différentes phases qui répondent à des questions spécifiques à propos du traitement, en premier lieu sa sécurité et son efficacité. Cependant, l’EMA et les autorités nationales compétentes ont créé des voies spéciales pour accélérer le processus tout en maintenant les mêmes standards de sécurité. Cela est classiquement le cas pour les traitements des maladies graves sans traitement alternatif, ou dans le cas d’urgences sanitaires comme la COVID-19.

 

Qu’est-ce qu’une Autorisation de Mise sur le Marché Conditionnelle ?

Lors d’une situation d’urgence sanitaire, les entreprises qui développent des traitements et des vaccins peuvent demander une Autorisation de Mise sur le Marché Conditionnelle (CMA) auprès de l’EMA et bénéficier d’un processus d’évaluation accéléré. La CMA permet l’utilisation de produits médicaux encore non approuvés ou de produits médicaux approuvés dans des situations nouvelles, ceci pour prévenir des pathologies mortelles lors d’une urgence sanitaire. Une CMA pour un vaccin doit répondre à certains critères, notamment le fait qu’il n’existe pas d’alternatives approuvées ou disponibles et que le rapport bénéfices/risques soit favorable. L’EMA détermine si ces critères sont respectés pour chaque demande reçue en considérant l’ensemble des preuves scientifiques disponibles sur le vaccin.

Jusqu’à présent, quatre Autorisations de Mise sur le Marché Conditionnelles ont été accordées par la Commission pour les vaccins développés par BioNTech et PfizerModernaAstraZeneca et Janssen Pharmaceutica NV, en accord avec leur évaluation positive par l’EMA. Les technologies qui se cachent derrière les vaccins AstraZeneca et Janssen ne concernent pas le domaine de la thérapie génique. Ils utilisent des vecteurs adénoviraux pour transporter de l’ADN vers les cellules et générer des anticorps contre COVID-19.

 

Disposer de différentes options est un avantage

Le développement de plusieurs traitements en parallèle offre une diversité d’options et présente plusieurs avantages. A l’heure actuelle, nous avons ainsi besoin de différents vaccins afin de pouvoir fabriquer le nombre de doses nécessaires pour la vaccination de la population mondiale. L’accès des patients aux vaccins sera donc amélioré. Certaines approches pourraient aussi mieux fonctionner que d’autres pour certaines populations.

Plus d’informations sur les vaccins à adénovirus ici

 

Où puis-je trouver davantage d’informations ?

Le Centre Européen de Prévention et de Contrôle des Maladies (ECDC),
l’Agence Européenne des Médicaments (EMA) et
l’Organisation Mondiale de la Santé (WHO) fournissent des informations fiables sur la COVID-19 et les vaccins contre la COVID-19.

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